Un claustrophobe se promenant dans les rues de
Hamra est pris d’un besoin irrépressible de passer à la toilette. Il trouva un
cabinet de toilette mobile érigé sur le trottoir. Ceci peut bien immédiatement
régler le malaise du corps, mais il demeure à savoir comment et quoi faire avec
le malaise de la pensée.
Le claustrophobe est tiraillé entre garder la porte du
cabinet d’aisance ouverte, exposant ainsi publiquement ces moments personnels
et intimes, ou bien s’y enfermer et subir les affres de la claustrophobie. Son
incertitude s’amplifie car en adoptant la première option, doit-il afficher sur
la porte la raison de son comportement bizarre et, de ce fait, éveiller
l’attention des piétons ?
Ainsi, cet individu se déchargeant dans un
cabinet d’aisance avec une porte semi-ouverte touche à des questions éthiques,
corporelles et psychiques.
Cette installation rurale et simulationniste
exprime la tension de résistance de la pensée révélant une attitude inquiétante
qui traverse autant l’individu que le collectif et qui, n’adhère point à la
logique humaine. Cette interaction
directe et inhabituelle met la lumière sur une mutation troublante entre le moi
et le monde, ce qui crée un désordre entre la perception de l’image et sa
compréhension.